Conseil de Paris : vœu à l’unanimité pour l’abandon du perchloroéthylène dans les pressings

23 Avr

source AFP

Le Conseil de Paris a adopté lundi 19 mars 2012 à l’unanimité un vœu des élus EELV demandant que l’utilisation par les pressings du perchloroéthylène, jugé « cancérogène probable », soit progressivement remplacé au profit de « technologies alternatives ».

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« Le perchloroéthylène est un solvant utilisé dans 90% des pressings, dans le cadre du nettoyage à sec des vêtements et textiles de maison. Sa toxicité est connue : cancérogène probable, il nuit aux reins et au système nerveux », ont rappelé les élus verts de Paris.

Passage à travers les murs – Ses vapeurs « sont susceptibles de migrer à travers le béton et les planchers et d’exposer les riverains à des irritations des voies respiratoires et des yeux, des vertiges, des nausées, des maux de têtes, et même parfois conduire à la perte de connaissance et à la mort », ont-ils aussi rappelé dans un communiqué. A Nice, la septuagénaire José-Anne Bernard qui vivait au-dessus d’un pressing, en est vraisemblablement décédée en décembre 2009, ont-ils souligné.

« Des pays comme les États-Unis ou le Danemark ont déjà programmé pour 2020 l’abandon du perchloroéthylène et interdit l’installation de nouveaux pressings utilisant ce solvant », a rappelé Denis Baupin, adjoint au maire en charge de l’Environnement.

La ville lanceuse d’alerte – M. Baupin s’est félicité ensuite que, « comme pour le Bisphénol dans les biberons, la ville joue son rôle de lanceur d’alerte et de précurseur lorsque l’état est aux abonnés absents ».

Le vœu des écologistes préconise « la mise en place d’actions de sensibilisation et de formation pour les professionnels, la recherche de dispositifs d’aide publique à la conversion technologique, des diagnostics portant sur la qualité de l’air et l’exposition des travailleurs et des riverains ».

Le produit, interdit dans les nouvelles installations au Danemark et aux États-Unis, est un solvant utilisé pour le nettoyage à sec. Classé depuis 1995 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme cancérogène probable, il peut avoir des effets neurologiques et un impact sur les reins et le foie.

Ces pressings qui nous intoxiquent au perchlo

23 Avr

Publié le 22 fév 2012 par Solenne Durox

Le perchloroéthylène, solvant toxique classé cancérigène probable pour l’homme, est interdit aux États-unis et au Danemark. En France, 90 % des pressings l’utilisent encore. Outre le cancer, cet agent provoque des nausées, des troubles respiratoires et nerveux, et est impliqué dans la maladie de Parkinson. Soutenues par des scientifiques, des victimes du « perchlo » réclament son interdiction. Et menacent de porter plainte contre l’État.

« J’aurais la peau du perchlo. » Frédéric Bernard n’est pas du genre à lâcher le morceau. Cela fait plus de deux ans qu’il cherche à faire reconnaître par la justice l’empoisonnement de sa mère par le perchloroéthylène. Ce solvant organique chloré est utilisé par plus de 90 % des pressings en France pour nettoyer nos vêtements.

Décédée en décembre 2009 d’une arythmie cardiaque, José-Anne Bernard habitait juste au-dessus d’un pressing à Nice. Durant deux ans, elle a inhalé les fortes émanations de perchloroéthylène qui s’échappaient du commerce. L’autopsie a révélé d’importantes concentrations du solvant dans tout son corps. Le gérant du pressing a été mis en examen pour homicide involontaire en septembre dernier. Accompagné de la police scientifique, le juge d’instruction Chemama, en charge de l’affaire, s’est rendu mercredi matin sur le site de l’ancien pressing afin d’établir la topologie des lieux.

« Ce cas est emblématique du danger que représente le perchloroéthylène pour les employés mais aussi pour les riverains », estime François Veillerette, porte-parole de Générations futures. L’association a décidé de se porter partie civile dans l’affaire de Nice. « C’est un moyen d’épauler les victimes et de demander des comptes à tous les responsables », affirme-t-il. Y compris l’État.

« Il y a urgence »

Générations futures, le Réseau environnement santé et l’Association de défense des victimes d’émanations du perchloroéthylène des pressings (Advepp) ont décidé de taper du poing sur la table pour dénoncer un nouveau scandale sanitaire. Leur objectif : faire interdire l’utilisation du produit chimique, comme c’est déjà le cas aux États-Unis et au Danemark. « Il y a urgence. Nous avons affaire à un solvant toxique, classé cancérigène probable pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) et par l’agence de protection de l’environnement des États-Unis, mais qui a été complètement banalisé », explique le chercheur André Cicolella, président du Réseau environnement santé.

Des études ont prouvé qu’il provoque des nausées et des vertiges. Il irrite également les voies respiratoires, attaque le système nerveux et les reins. Dans les cas les plus graves, il peut se révéler mortel. « Le cas de Mme Bernard n’est pas isolé, explique François Veillerette. Le ministère de l’Écologie a lui-même recensé dans un document des dizaines d’incidents et d’hospitalisations liés au perchloroéthylène. » Le solvant est également impliqué dans la maladie de Parkinson (lire aussi notre entretien sur le sujet).

Des victimes de plus en plus nombreuses

Les gérants et les employés de pressing sont les premiers exposés. Les riverains ne sont pas non plus épargnés. Au mois de janvier 2009, à Montrouge, trois enfants qui habitaient au-dessus d’un pressing ont dû être évacués par les pompiers et hospitalisés. Ils souffraient de graves troubles respiratoires. Sabine B. a, elle aussi, été intoxiquée à deux reprises en 2007 par le pressing en-dessous de chez elle. Elle a dû à chaque fois être emmenée aux urgences. Le pressing a fermé, mais elle garde des séquelles : « Je souffre de violentes migraines, j’ai des trous de mémoire, mon foie est aussi mal au point », explique-t-elle. Relogée durant huit mois avec son fils à l’hôtel, elle a dû réintégrer son appartement, qui est toujours contaminé.

« Nous recueillons de plus en plus de témoignages de personnes malades. Les gens vont maintenant faire le lien entre leurs problèmes de santé et les émanations de perchloroéthylène du pressing voisin », affirment Thierry Drouin et Pascal Denot, fondateurs de l’Advepp. Ces deux restaurateurs rennais sont engagés dans un combat judiciaire sans fin. Ils respirent depuis plus de dix ans les vapeurs de perchlo du pressing voisin. Malaises, maux de tête, problèmes respiratoires, hépatite toxique et lésions au cerveau : plus le temps passe, plus leur santé se dégrade. Et l’administration tarde à réagir.

Le mythe d’un usage contrôlé

Certes, l’État compte prochainement modifier la réglementation qui encadre l’activité des pressings, en renforçant les contrôles notamment. Mais, pour les associations, cela reste insuffisant. Elles réclament l’interdiction pure et simple du perchloroéthylène. « C’est un peu comme si on nous expliquait qu’il peut y avoir un usage contrôlé de l’amiante… », remarque André Cicolella, pour qui« l’État reste sensible aux arguments de l’industrie du pressing ». Par quoi remplacer le perchloroéthylène ?

Il existe plusieurs solutions alternatives, parmi lesquelles le nettoyage aux hydrocarbures, le siloxane et l’aquanettoyage (sur ces produits de substitution voir la fiche de l’INRS). Malgré des incitations, notamment financières, à changer de technologie, peu de pressings sautent le pas. « Nous avons très peu de recul sur la toxicité de ces alternatives au perchloroéthylène, explique Franck Taïeb, président du CFET Pressings de France. Dans les années 1980, les autorités avaient recommandé de substituer le perchloroéthylène par des solvants fluorés, sensés être plus « écolos ». Ils ont été interdits quelques années plus tard parce que dangereux pour l’environnement ! Nous espérons bien sûr trouver rapidement un « solvant miracle » qui serait sans inconvénient. » Une hypothétique solution qui ne réjouira pas les distributeurs de perchloroéthylène en France, notamment la firme nord-américaine Univar (7,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires), détenue par deux puissants fonds d’investissement [1], ou la multinationale belge Solvay, sise à Bruxelles (6,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires) [2].

Vers une plainte pour carence fautive de l’État ?

Il existe aussi une solution sans solvant, l’aquanettoyage ou nettoyage à l’eau. Un procédé non toxique. Son usage se démocratise peu à peu en France. La solution Lagoon™ d’Electrolux, leader sur le marché, équiperait déjà plus de 150 établissements. Le parc du Puy-du-Fou ou l’opéra Bastille, par exemple, utilisent ce procédé. Son principal défaut est son coût de revient, plus élevé que celui du perchloroéthylène…

« Nous allons demander à être reçus par le ministère. Si nous n’obtenons pas d’engagement ferme sur l’interdiction du perchloroéthylène, nous envisageons sérieusement la possibilité de porter plainte pour carence fautive de l’État », affirme François Veillerette. En 2001, les pouvoirs publics avaient étécondamnés pour ce même motif dans l’affaire de l’amiante. Prendront-ils cette fois les mesures nécessaires pour prévenir les risques d’exposition au perchloroéthylène ?

Solenne Durox

Photo : source

Notes

[1] CVC Capital Partners, l’un des plus gros fonds d’investissement, et Clayton, Dubilier & Rice.

[2] Solvay a repris les activités du groupe chimique français Rhodia, ex Rhône-Poulenc.

Un parlementaire attire l’attention du gouvernement sur l’utilisation du perchlo

5 Mar

Question publiée au JO le : 28/02/2012 page : 1821

Texte de la question

M. Pierre Morange attire l’attention de M. le ministre du travail, de l’emploi et de la santé sur l’utilisation du perchloroéthylène, solvant utilisé pour le nettoyage à sec dans les pressings, qui est suspecté dans la genèse de certains cancers. Puissant, efficace et rentable, le perchloroéthylène est également très nocif, selon plusieurs études scientifiques. Ainsi il serait toxique pour les travailleurs, pour les riverains et pour la population générale. Les vapeurs de perchloroéthylène s’échappent des machines de nettoyage à sec lors de l’ouverture du hublot. Outre l’employé, exposé directement, les vapeurs touchent aussi les personnes qui habitent au-dessus du pressing, puisqu’elles peuvent traverser le béton et les planchers jusqu’à trois étages. Voisins, passants et clients des pressings sont aussi souvent en contact avec le solvant. Les normes de l’OMS sont de 250 µg/m3, et les riverains de pressing sont en moyenne exposés à 2 000 µg/m3. Récemment une septuagénaire habitant au dessus d’un pressing est décédée et une autopsie a montré qu’il y avait du perchloroéthylène dans tous ses organes sauf l’estomac, ce qui exclut l’ingestion. Récemment, un gérant du pressing a été mis en examen pour homicide involontaire et poursuite de l’exploitation d’une installation classée non conforme à la mise en demeure. Aujourd’hui l’instruction est en toujours en cours. Le parlementaire rappelle au ministre que les États-unis ont pris des « mesures fortes » contre le perchloroéthylène, ainsi que le Danemark dès 2003. En France la sous-direction prévention des risques liés à l’environnement et à l’alimentation a renforcer la réglementation en 2009 et des mesures adoptées ont permis de limiter les émissions de perchloroéthylène dans les logements situés au-dessus de ces installations. Le Haut conseil de santé public, sollicité par la direction générale de la santé, a recommandé en 2010 qu’à l’avenir, aucun nouveau pressing ne soit installé au voisinage immédiat de logements. Aussi il aimerait connaître les mesures qu’il compte prendre afin que les normes en vigueur en France vis-à-vis du perchloroéthylène soient renforcées et adaptées, car si le perchloroéthylène n’est pas banni, il n’est pas exclu dans un avenir proche qu’une action administrative pour carence fautive de l’État soit engagée afin de prévenir de tout risque sanitaire.

Mobilisation contre le perchloroéthylène, cause probable du « cancer du pressing »

22 Fév

Publié dans le Monde le 21 février 2012 par Pauline Pellissier

Après le retrait des phosphates des lessives en 2007, les associations réclament la fin du perchloroéthylène dans les pressings.

Les associations Réseau environnement santé (RES) et Générations futures viennent d’alerter sur l’utilisation dans les pressings du perchloroéthylène, une substance cancérigène, et demandent son interdiction, comme c’est déjà le cas au Danemark et aux Etats-Unis. Quels sont les utilisations et les dangers de ce produit ?

Qu’est ce que le perchloroéthylène ? Le perchloroéthylène, ou tétrachloroéthylène, est le solvant le plus utilisé pour le nettoyage à sec des tissus. Il sert aussi à dégraisser les pièces métalliques dans l’industrie automobile et la métallurgie. On le trouve également dans quelques produits de consommation comme des solvants pour la peinture ou pour enlever les taches. Sur les 5 900 pressings et blanchisseries que compte l’Hexagone, 90 % d’entre eux l’utilisent. Chaque année, 1 million de litres de perchloroéthylène, soit environ 8 200 tonnes, sont écoulés, exposant ainsi 15 000 personnes dans le cadre de leur travail.

Sa dangerosité est-elle prouvée ? Les preuves expérimentales existent depuis des décennies. Tout d’abord, il figure sur la liste des cancérigènes du groupe 2A (agents probablement cancérigènes pour l’homme) du Centre international de recherche sur le cancer. En juin 2010, le Haut Conseil de la santé publique préconisait de faire cesser ou limiter l’exposition à ce produit en supprimant ou réduisant les transferts de tétrachloroéthylène ou en en éradiquant la source. Plus récemment, le 10 février, l’agence de protection de l’environnement américaine a démontré à partir de deux études menées dans le milieu du travail que le solvant est toxique pour le système nerveux, les reins, le foie, le système immunitaire et le sang, ainsi que pour la reproduction et le développement.

Pourquoi n’est-il pas interdit en France ? Si l’Union européenne a engagé depuis 1999 une politique de réduction des risques avec une directive relative à la réduction des émissions de composés organiques volatils dues à l’utilisation de solvants, la France n’a elle pas changé la législation, en vigueur depuis les années 70. Désormais contrainte par l’Europe de faire des contrôles, elle s’est engagée à réduire de 30 % le recours au solvant. Mais pour les associations, ce n’est pas suffisant. « Le lobby du pressing est très fort et bien regroupé derrière la Fédération française de pressing et de blanchisserie, qui défend bec et ongles le produit le plus efficace et le plus économique pour la profession », rapporte Thierry Drouin, président de l’Association de défense des victimes des émanations de perchloroéthylène des pressings.

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Cancer: danger au pressing

22 Fév

Publié dans l’Express le 21 février 2012

Le perchloréthylène est la nouvelle bête noire des scientifiques: ce solvant utilisé par les pressings pourrait être cancérigène. Rencontre avec Yann Grosse, toxicologue du Centre international de recherche contre le cancer (CIRC). 

Aller au lavomatic est-il cancérigène? Le perchloréthylène, un solvant utilisé pour le nettoyage à sec dans les quelque 4000 pressing français, est classé parmi les cancérigènes probables par le CIRC. Yann Grosse, toxicologue au CIRC, livre son expertise sur le sujet.

Les risques cancérigènes du perchloréthylène sont-ils avérés?

Le perchloréthylène est classé par le CIRC -organisme rattaché à l’Organisation mondiale de la santé (OMS)- depuis 1995 dans le groupe 2, c’est-à-dire qu’il est considéré comme probablement cancérigène pour l’homme. Nos recherches ont établi des liens de causes à effets entre le développement de cancers -de l’oesophage, tumeur cervicale ou lymphome- et l’exposition prolongée à une telle substance chimique. En revanche, aucun cas mortel n’a été recensé. Il n’y a que nos souris de laboratoire qui ont développé des cancers du foie.

La limite d’exposition recommandée par l’OMS est de 250 microgrammes/m3 alors que les riverains de pressing seraient exposés à des doses allant jusqu’à 2000 microgrammes/m3. Ne pensez-vous pas que ces précautions sont insuffisantes?

Je n’irai pas jusqu’à dire que la France est en retard, mais il est manifeste que le pays n’applique pas les recommandations du CIRC. Pour le moment, l’Etat suit la réglementation européenne, qui classe le solvant dans le groupe 3 (nuisible à la santé et dangereux pour l’environnement, ndlr). Mais une réunion de travail du CIRC est prévue en octobre pour discuter de la possibilité d’augmenter le niveau de risque de ce solvant. Mais même si cela est adopté, cela ne signifie pas que la loi changera car notre groupe de recherche n’a aucun pouvoir législatif.

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Sans perchlo, c’est aussi efficace

20 Fév

Publié le 20 février sur le site de 60 millions

Alors que se révèlent les dangers du perchloroéthylène utilisé pour le nettoyage à sec, 60 Millions a testé les performances de pressings « écolos ». Résultat : ils nettoient aussi bien que les autres.

Le Réseau Environnement Santé (RES) et l’association Générations futures sonnent l’alarme : les pressings utilisant du perchloroéthylène sont dangereux pour leurs clients, leurs employés et leurs voisins. « Il est urgent de faire cesser ce scandale sanitaire, assènent les deux organisations. L’interdiction du perchloroéthylène dans les pressings doit être décidée. »

90 % des pressings utiliseraient du perchlo

Très volatil, le « perchlo » est particulièrement nocif pour le système nerveux, les reins, le foie. Il figure également sur la liste des cancérogènes probables pour l’homme. Or, 90 % des cinq mille pressings recensés en France utilisent ce solvant pour le nettoyage à sec, selon les chiffres fournis par le RES et Générations futures. Les deux associations citent les cas de nombreux riverains victimes du perchloroéthylène.

Pourtant, sa toxicité est connue depuis longtemps. Il est d’ailleurs interdit au Danemark et aux États-Unis. La réglementation française sur les pressings prévoit déjà des dispositions strictes pour en limiter les rejets dans l’atmosphère. Mais les contrôles réalisés en 2008 auprès de 275 pressings ont montré qu’une majorité d’entre eux présentaient des non-conformités.

5àSec comparé à Sequoia

Un nouvel arrêté encore plus strict doit être publié dans les mois qui viennent, et devrait signer à plus ou moins brève échéance la fin du nettoyage au perchlo. Le consommateur devra alors se tourner vers d’autres procédés détachants. Mais que valent-ils ?

Dans son magazine de mars 2012, 60 Millions de consommateurs a comparé les prestations de deux réseaux de nettoyage à sec : 5àSec, réseau traditionnel utilisant du perchlo, et Sequoia, une chaîne qui a recours à un solvant chimique à base de silice, le siloxane D5.

Résultat : les taches des cravates, vestons et jupes que nous avons donnés à nettoyer disparaissent aussi bien avec le perchlo qu’avec le siloxane D5. Surtout, cette substance ne semble pas présenter de toxicité pour l’homme, selon les études actuelles. Le consommateur n’a donc plus aucune excuse pour continuer à faire appel au perchlo.

Perchloroéthylène dans les pressings : un sale dossier ?

17 Fév

Publié par le Journal international de médecine le vendredi 17 février 2012 –

Les alertes lancées par les associations écologistes contre le perchloroéthylène, un solvant utilisé pour le nettoyage à sec, ne datent pas d’aujourd’hui. Cependant, Générations futures et Réseau santé environnement relancent leurs appels au gouvernement sur ce dossier à la faveur de l’ouverture, à Nice, d’une information judiciaire destinée à élucider les circonstances de la mort d’un septuagénaire qui résidait au-dessus de son pressing et chez lequel une autopsie aurait révélé la présence de perchloroéthylène. Classé dans le groupe 2A des substances « cancérogènes probables » le perchloroéthylène est suspecté de favoriser les risques de cancer de l’œsophage, du col de l’utérus et de lymphomes non Hodgkininens. Les résultats des études manquent cependant de concordance et les derniers travaux en date publiés par une équipe suédoise, qui semblaient écarter l’existence d’un danger accru, n’emportent pas plus clairement la conviction.

Des normes pas toujours respectées

Par ailleurs, au-delà de ces incertitudes, il est probable que les normes en vigueur ne soient pas systématiquement respectées. C’est du tout moins ce qu’affirme André Cicolella, président du Réseau santé environnement qui assure que les normes de l’OMS sont de 250 μg/m3 et que nombre de riverains de pressing en France « sont en moyenne exposés à 2 000 μg/m3». Si ces chiffres alarmants ne sont pas confirmés par les pouvoirs publics, le ministère de l’Ecologie reconnaît que les règles ne sont pas unanimement appliquées. « Plus des deux tiers des pressings sont conformes » répond-t-on en effet ce qui laisse supposer qu’une minorité, non négligeable, manque de vigilance.

La suite sur le journal international de médecine (JIM)

Scandale sanitaire dans les pressings?

17 Fév

Publié sur le site d’Europe1 le 17 février

Le perchloroéthylène, solvant utilisé pour le nettoyage à sec, est probablement cancérigène pour l’homme.

Vivre à proximité d’un pressing est fortement déconseillé, si l’on se fie aux observations de deux associations. Réseau santé environnement et Générations futures s’alarment en effet du danger que représente le perchloroéthylène, un solvant très usité dans les pressings.

Puissant et efficace et rentable, le perchloroéthylène est également très nocif, selon les études scientifiques sur lesquelles s’appuient les deux associations. Il « est toxique pour les travailleurs, pour les riverains et pour la population générale », annoncent-elles dans un communiqué de presse.

Des vapeurs qui s’incrustent

Les vapeurs de perchloroéthylène s’échappent des machines de nettoyage à sec lors de l’ouverture du hublot. Outre l’employé, exposé directement, les vapeurs touchent aussi les personnes qui habitent au-dessus du pressing, puisqu’elles peuvent traverser le béton et les planchers jusqu’à trois étages.

Voisins, passants et clients des pressings sont aussi souvent en contact avec le solvant. Selon André Cicolella, cité par l’AFP, du Réseau santé environnement, les normes de l’OMS sont de 250 µg/m3, et les riverains de pressing « sont en moyenne exposés à 2.000 µg/m3 ».

« Ça a toutes les caractéristiques d’un vrai scandale sanitaire. Il y a les études scientifiques et les victimes », explique à Europe1.fr François Veillerette, porte-parole de Générations futures.

Une septuagénaire morte du perchloroéthylène

Car si les associations se mobilisent aujourd’hui, c’est pour sensibiliser après la mort de José-Anne Bernard en 2009. Cette septuagénaire de Nice habitait au dessus d’un pressing. Selon son fils, Frédéric, une autopsie a montré qu’il y avait du perchloroéthylène dans tous ses organes sauf l’estomac, ce qui exclut l’ingestion.

Le gérant du pressing a été mis en examen en septembre pour « homicide involontaire » et « poursuite de l’exploitation d’une installation classée non conforme à la mise en demeure ». L’instruction est en toujours en cours.

La suite sur Europe1

Vivre au-dessus d’un pressing: c’est dangereux?

16 Fév

Publié sur le site de RTL le 16/02/2012

Vivre dangereusement… au-dessus d’un pressing ? C’est peut-être une réalité. L’utilisation par les pressings du perchloroéthylène, un cancérogène probable au coeur d’une action en justice après le décès d’une femme à Nice en 2009, doit être purement et simplement interdite, affirment des associations et des malades. Carole Laporte-Many a mené l’enquête pour RTL.

Impact sur les reins et le foie

Le produit, interdit dans les nouvelles installations au Danemark et aux Etats-Unis, est un solvant utilisé pour le nettoyage à sec. Classé depuis 1995 par l’Organisation mondiale de la santé comme cancérogène probable, il peut avoir des effets neurologiques et un impact sur les reins et le foie.

José-Anne Bernard, une septuagénaire de Nice qui habitait juste au-dessus d’un pressing, est morte en décembre 2009. Selon son fils Frédéric Bernard, une autopsie a montré qu’il y avait du perchloroéthylène dans tous ses organes sauf l’estomac, ce qui exclut l’ingestion.

Le gérant du pressing a été mis en examen en septembre pour « homicide involontaire » et « poursuite de l’exploitation d’une installation classée non conforme à la mise en demeure ». L’instruction est toujours en cours.

Selon André Cicolella, du Réseau santé environnement, les normes de l’OMS sont de 250 µg/m3, et les riverains de pressing « sont en moyenne exposés à 2000µg/m3 ». Le cas de Mme Bernard est « emblématique », souligne-t-il. Comme le racontait jeudi son fils devant la presse, des odeurs ont envahi son appartement après l’installation du pressing, en mars 2008. « 25 courriers ont été envoyés à la mairie, la préfecture, la médecine du travail, l’inspection du travail, sans effet ». La retraitée est morte le 25 décembre 2009. « On a gazé ma mère et tout le monde s’en fout », lâche-t-il.

La suite sur le site de RTL

Le perchloroéthylène dans le collimateur de la justice

15 Fév

Publié par Nice Matin le 15 février 2012

Hier, un déplacement de justice était organisé au domicile niçois de José-Anne Bernard, victime présumée des émanations d’une blanchisserie.L’usage d’un solvant cancérogène est décrié

Allez, allons-y… », souffle le juge Chémama. Ce magistrat niçois vient de passer la porte du 33, rue Gioffrédo, à mi-chemin du lycée Masséna et des Galeries Lafayette. Il est environ 15 h 30, hier, lorsqu’il gravit les quelques marches menant aux « lieux présumés du crime ».

C’est là, au premier étage d’un immeuble bourgeois du centre de Nice, que José-Anne Bernard, 72 ans, aurait été empoisonnée. Son fils, Frédéric, en a acquis la certitude. Voilà plus de deux ans que cet informaticien mène un combat judiciaire pour faire admettre que sa maman est« une victime du perchlo ».

« Homicide involontaire »

Le perchloroéthylène, c’est ce puissant solvant que beaucoup de pressings utilisent couramment. Comme celui qui se trouvait juste sous les fenêtres de José-Anne. La blanchisserie a finalement fermé… six mois après le décès de la septuagénaire niçoise.

Hier, c’est donc dans un salon de coiffure que le juge Chémama est venu se rendre compte de la matérialité des faits qu’il instruit. « Il m’a dit qu’il voulait se faire une idée », explique Frédéric Bernard, pour qui ce déplacement de justice « a sans doute permis de faire avancer les choses ».

« On a pu constater que le pressing avait ses machines à 11 mètres de l’entrée, pile en dessous de la cuisine de ma maman. Or, c’est dans cette pièce que tous les constats d’huissier ont détecté l’odeur de perchlo dont se plaignait ma maman. »

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